"Moi, Sarhaan Mendélé"
Author/auteur: Gamero Clément (France/Frankrijk)
Moi, Sarhaan Mendélé, douze ans, fils innocent de Sierra Leone
Une enfance armée, des balles, du sang, tout ce que l’on me donne
Ils m’ont retiré des miens, non, les cendres ont enseveli mon village
Ils me disent vouloir notre bien, notre liberté, derrière ces ravages
Ils m’ont déshabillé, métamorphosé le petit homme en guerrier
Ont remplacé le short, le maillot, le sac, le stylo et le cahier
Par le treillis, le bandana, la bandouillere et cette arme de mort
Sarhaan a péri dans l’oubli. Enfant soldat sans peur, sans remords
Maman si tu m’entends, vois ce que ton petit fils est devenu
Arme chargée au poing, au milieu des grandes herbes, étendu,
J’attends silencieux, le signal de notre commandant de treize ans
Je le vois ce village paisible, ces hommes, femmes et enfants
Soudain, le hurlement brise le silence comme sorti de l’Enfer
Nous nous levons tous et courons d’un seul élan par-dessus terre
Les balles sifflent, les femmes hurlent, les enfants pleurent
Je cours, puis un homme surgit, le coup part, un homme meurt
Maman si tu m’ entends vois ton petit fils devenu un meurtrier …
J’ai peur, peur de moi, autour de moi les autres ont peur, peur de quoi ?
Tout se déroule au ralenti devant mes yeux, le chaos nous détruit
Ils nous repoussent, nous mourrons., Sarhaan ! Fuis ! Fuis !
Maman si tu m’entends, sauves moi, je ne veux pas mourir …
Mais maman n’est plus la, Sarhaan fuit mais la mort sait courir
Sarhaan a peur, Sarhaan tombe, un géant d’ombre brandit la lame
La lame a peur, mais la lame tombe, Sarhaan n’est plus qu’une âme
Aujourd’hui Sarhaan est mort mais les Sarhaan sont milliers
Enfants innocents victimes de la haine, de la folie, des billets
Nos enfants jouent aux soldats, alors qu’ailleurs ils s’enrôlent
N’acceptons plus que leur sang coule, construisons des écoles.
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