Néstor Carlos Kirchner (né le 25 février 1950) est le Président de la Nation argentine depuis le 25 mai 2003. Auparavant, il était gouverneur de la province de Santa Cruz, en Patagonie. Il est considéré comme étant un péroniste de centre gauche.
Président de la Nation
Kirchner prête serment le 25 mai 2003, au moment où l'Argentine sort de la pire crise économique de son histoire : une monnaie dévaluée environ 75% vis-à-vis du dollar et la cessation de paiements de la dette publique la plus importante de l'histoire mondiale.
Kirchner décide de garder en poste le ministre de l'économie de Duhalde, Roberto Lavagna, qui réussit à manœuvrer assez bien lors des moments les plus durs de la crise. Après avoir prêté serment, il annule les lois d'amnistie des militaires de la dictature et indique que, le cas échéant, il ne s'opposera pas à ce qu'ils soient jugés. De plus, il modifie la composition de la Cour Suprême de Justice, accusée d'être trop Menemiste.
Kirchner et Lavagna réussissent, en février 2005 à re-négocier la dette publique argentine, achevant ainsi un processus qui durait depuis plus de trois ans. Le bilan inclut une réduction d'environ 70 % des 82 milliards de dollars de la dette argentine, une conversion de cette dette en bons du Trésor et un échelonnement des remboursements sur 42 ans. Malgré l'opposition de leurs partenaires (notamment l'Italie), ils réussissent à imposer cet accord grâce à un soutien massif de la population.
Il se distingue par une forme d'opposition nouvelle au néolibéralisme en appelant la population au boycott de la compagnie pétrolière Shell, qui avait augmenté ses tarifs.
Kirchner a eu quelques incidents avec la presse argentine et avec l'Église. Il est accusé par certains de vouloir, tout comme en Santa Cruz, contrôler la presse à travers la publicité (achat d'espaces par des fonds publics). Quant à l'Église, il a essayé de changer l'évêque militaire, Antonio Basseotto, qui fit de violentes déclarations contre un ministre du gouvernement qui avait proposé de dépénaliser l'avortement.
La popularité actuelle de Kirchner est largement due au sauvetage de l'économie, fruit d'un taux de change favorable aux exportations et à la baisse des importations, et au renforcement de l'intégration latino-américaine, principalement avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), qui a accueilli en 2006 le Venezuela comme nouveau membre permanent. La politique de Kirchner en matière des Droits de l'homme contribue aussi à cette popularité.
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